« Augmente en nous la foi » demandent les apôtres à Jésus dans l’évangile de ce dimanche. Quelle magnifique prière de leur part, par laquelle ils reconnaissent la fragilité de leur démarche, leur difficulté à persévérer dans la confiance en Dieu. « Augmente en nous la foi » pouvons-nous nous aussi supplier le Seigneur, conscients de nos limites et de notre faiblesse à croire. Car le chrétien, le croyant, n’est pas tant celui qui ignore les doutes, que celui qui cherche à maintenir vivante sa confiance au-milieu de ces doutes : aide-nous à croire, viens à notre aide quand nous hésitons, accompagne-nous dans les épreuves et le découragement. De manière surprenante, plutôt que de donner en exemple cette belle prière, Jésus semble enfoncer le clou : « Effectivement, leur répond-il, car si vous aviez ne serait-ce qu’un début de foi, vous accompliriez même des miracles ». Et Il insiste : « Ne vous considérez donc pas comme des gens indispensables, mais comme de serviteurs qui font simplement leur travail ». Car même la plus belle des formules, selon l’état d’esprit qui la porte, peut masquer une suffisance ou un dédain. Prononcer une belle phrase (« augmente en nous la foi ») ne nous dispense pas de faire notre part, ne nous autorise pas à nous tourner les pouces en reportant la responsabilité de notre incrédulité sur Dieu : « S’Il veut que je croie en Lui, Il n’a qu’à augmenter ma foi ou me prouver sa présence ». Oui, la demande des apôtres est belle ! Reprenons-la à notre compte, mais toujours comme une supplication et non comme une justification. Don Guillaume d’Anselme Curé du pôle missionnaire de Brie