La fête de la dédicace de la basilique du Latran : voilà la fête qui primera sur ce dimanche ordinaire. Qu’est-ce-que cette fête signifie et comment s’inscrit-elle dans ce mois de novembre, mois consacré à la prière pour les défunts? Tout d’abord, il faut rappeler que la basilique saint-Jean de Latran, érigée vers 320 par l’empereur Constantin, premier édifice monumental chrétien construit en Occident, est l’église cathédrale de l’évêque de Rome, le pape. À ce titre, elle est considérée comme la « mère » en ancienneté et dignité de toutes les églises de Rome et du monde. Le pape fit également construire un baptistère et un palais, qui devient la résidence des évêques de Rome jusqu’à la période avignonnaise. La fête de sa dédicace nous rappelle que le ministère du Pape, successeur de Pierre, est de constituer pour le peuple de Dieu le principe et le fondement visible de son unité. De plus, les textes liturgiques de cette fête jouent sur le registre de la terre et du ciel: le Seigneur Dieu « (bâtit) la demeure éternelle de (sa) gloire (d’abord) avec des pierres vivantes et choisies », et sur le parallèle entre la maison de Dieu et notre âme : « Si tu veux habiter une maison de prière, c’est afin que ta grâce toujours offerte fasse de nous le temple de l’Esprit Saint » (préface). Cette fête nous pousse à regarder avec espérance vers l’avenir car d’une certaine manière, célébrer la dédicace d’une église rappelle la vocation de l’Église de la terre à préfigurer autant que possible la Jérusalem d’en haut. Puisque nous prions particulièrement pour nos défunts en ce mois de novembre, nous nous souvenons que nous ne formons qu’une seule Eglise, celle pérégrinante ici-bas sur la terre guidée par celle triomphante au Ciel. Nous pouvons offrir pour nos défunts les fruits spirituels de notre communion eucharistique : que ce surcroît de charité aide les âmes du Purgatoire à se purifier un peu plus par l’amour de Jésus. Don Paul COSSIC